La carte d'anomalies géochimiques permet la valorisation des terres qui ne proviennent pas d'un site pollué, sans caractérisation préalable

Le BRGM a élaboré en 2020 une carte d’anomalies géochimiques pour la valorisation de terres excavées non issues de sites et sols pollués. C’est un outil support au guide de valorisation hors site des terres excavées non issues de sites et sols pollués en projets d’aménagement. Elle permet la valorisation de terres non polluées sans réaliser d’analyses physico-chimiques.

La carte divise le territoire national en trois types de zones :

  •  les zones d’anomalies géochimiques,
  •  les zones d’anomalies géochimiques spécifiques,
  •  les zones hors anomalies.

Les distances maximales autorisées pour la valorisation sont différentes selon la zone dans laquelle se trouvent les sites producteurs et receveurs de terres excavées.La carte est disponible depuis l'application TERRASS ou en version dynamique sous SIG sur le site Infoterre du BRGM.

Une carte d'anomalies géochimiques - à quoi ça sert ?

Processus de création de la carte

La première version de la carte d’anomalies géochimiques a été élaborée en 2019-2020 à partir de 3 sources de données :

  • la base de données RMQS de l’INRAE qui donne la qualité (dont les éléments traces métalliques ETM) des sols agricoles et forestiers sur 2 240 sites d’échantillonnage (maille de 16 km x16 km) à plusieurs profondeurs (0-30 et 30-50 cm). Dans cette base de données, seules les teneurs dans les sols de huit métaux (As, Cd, Cr, Cu, Hg, Ni, Pb, Zn) à une profondeur de 0-30 cm ont été retenues,
  • la nouvelle carte de lithologie de surface du BRGM avec une résolution de 500 m x 500 m,

Le traitement des données a consisté en plusieurs étapes pour aboutir à une teneur pour chacun des 8 ETM pour chaque maille de 500 m de côté sur le territoire français (8 cartes réalisées). Afin de disposer d’un outil opérationnel et non technique pour les acteurs de la valorisation des terres excavées, il a été décidé de ne présenter qu’une seule carte avec des zones d’anomalies géochimiques, sans spécifier les ETM à l’origine de l’anomalie ni l’intensité de cette anomalie. La seconde partie de l’étude, réalisée manuellement, avait pour objectif de construire cet outil appelé « carte d’anomalies géochimiques » à partir des premiers résultats. Une zone d’anomalie géochimique est ainsi définie par une aire géographique où les teneurs estimées pour un ou plusieurs ETM dépassent des valeurs seuils représentatives des teneurs françaises. Les valeurs seuils prises en compte sont les suivantes :

  • le seuil bas de la gamme de valeurs d’anomalies naturelles modérées ASPITET,
  • le seuil de Niveau 1 + 20 % de la démarche de valorisation des terres excavées.

Les zones géographiques obtenues ont ensuite été fusionnées ou séparées de manière à ce que les teneurs de chaque ETM soient cohérentes au sein d’une même zone. Cette étape a également permis de définir des zones d’anomalies spécifiques lorsque les zones d’anomalies recoupaient les zones anomaliques issues de l’inventaire minier du BRGM. Dans ces zones, la variation latérale de teneurs en ETM est importante (les teneurs évoluent très rapidement sur de très courtes distances). Le territoire national peut finalement se scinder en trois zones :

  • les zones hors anomalies ne présentant pas les teneurs les plus élevées pour les 8 métaux,
  • les zones d’anomalies géochimiques pour lesquelles un ou plusieurs métaux présentent naturellement des teneurs élevées,
  • les zones d’anomalies géochimiques spécifiques pour lesquelles un ou plusieurs métaux présentent naturellement des teneurs élevées et pour lesquelles les teneurs peuvent varier de manière très importante sur de petites distances (quelques centaines de mètres).
Carte d'anomalies géochimiques et distances de valorisation maximales autorisées

Carte d'anomalies géochimiques et distances de valorisation maximales autorisées

© BRGM

Mise à jour de la carte

Une mise à jour de la carte est prévue pour les prochaines années. L’intégration de données plus nombreuses et précises permettra d’obtenir des résultats plus réalistes. La création des zones sera réalisée de manière automatique pour affiner les contours de la carte (avec une résolution qui s’adapte au zoom), notamment dans les zones transfrontalières.

FAQ

Retrouvez ici les réponses aux questions que vous pouvez vous poser à propos de la carte d'anomalies géochimiques.

Vous pouvez également consulter la notice de la carte disponible en bas de page.

Carte d'anomalies géochimiques - exemple fictif

Carte d'anomalies géochimiques - on vous donne un exemple ! YouTube BRGM TV

© BRGM

Non, l'utilisation de la carte d'anomalies géochimiques n'est pas possible que si les terres ne proviennent pas d'un site pollué. Vous devez avoir réalisé une levée de doute afin de vérifier l'absence de pollution. L'excavation doit également avoir été réalisée depuis la surface.

Non, la carte d'anomalies géochimiques ne permet pas de connaître les teneurs en ETM en France. D'autres outils comme les fonds géochimiques régionaux (projet Geobapa par exemple) ou nationaux permettent de connaître ou d'estimer les teneurs en ETM à différentes échelles.

Cette carte n’est valable que dans le contexte de valorisation hors site des terres excavées et ne peut en aucun cas être utilisée pour la définition de valeurs de gestion de sites ni d’objectifs de dépollution au sens de la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués.

Oui, à condition de respecter les distances maximales autorisées du guide de valorisation des terres non issues de sites et sols pollués en projets d'aménagement.

Carte d'anomalies géochimiques et distances de valorisation maximales autorisées

Carte d'anomalies géochimiques et distances de valorisation maximales autorisées

© BRGM

Oui, les terres sont valorisables, à condition qu'elles ne proviennent pas d'un site pollué et qu'elles ont été extraites depuis la surface. Vous devrez respecter une distance maximale de 5 km, quelle que soit leur zone de destination. Une attention particulière devra également être portée sur l'usage futur du site receveur qui devra être revêtu ou recouvert.